mardi 29 janvier 2008

1 - A Paris, tous les clients ne sont pas servis car il n’y a pas assez de taxis disponibles.

C’est vrai à certaines heures. Toutefois, environ 90% des demandes de courses qui sont adressées aux taxis sont servis. Pour les taxis radio, le temps d’attente d’une demande de course,
l’approche, c’est-à-dire le délai entre l’appel et l’arrivée du taxi, est en moyenne de 7 minutes ; ce qui relativise le besoin non satisfait qui existe essentiellement aux heures de pointe, période où la circulation ne permet pas de servir dans les meilleures conditions. Si l’offre de taxis a besoin d’être augmentée, elle ne peut cependant pas être évaluée en fonction des seules situations hors normes (accident, orage, travaux, …).

2 - Le nombre de licences de taxis parisiens est soumis à un numerus clausus.

Fin 2002, suite à un accord entre la Préfecture de Police et les professionnels du taxi, il a été mis fin au numerus clausus. Une indexation entre le nombre de taxis parisiens et l’évolution de l’activité à Paris, mesurée par une série de 4 indicateurs, a été mise en place : population, nombre de voyageurs gares et aéroports, nuitées d’hôtel, pouvoir d’achat. Cette mesure a permis de réajuster le nombre de taxis. La Préfecture de Police de Paris crée ainsi chaque année une part fixe de 100 licences supplémentaires et une part variable de 0 à 200 licences en fonction de l’évolution de l’indice d’activité.

3 - Attendre un taxi aux stations est vain car elles sont toujours vides.

Les stations de taxi sont irrégulièrement pourvues en taxi, notamment aux heures de pointe. Elles sont la plupart du temps pleines aux heures creuses, c’est-à-dire avant 7h et dans la tranche horaire 10h-17h. Mais de façon plus générale, la rareté de l’espace dans nos centres urbains et le trafic rendent caduc le modèle du taxi qu’on hèle en levant le bras ou qu’on attend en station. En revanche, les technologies
modernes permettent d’appeler à tout moment par téléphone ou par internet un taxi avec une grande facilité.

4 - Le matin, à l’heure de pointe, les taxis sont bloqués en banlieue et les clients les attendent dans Paris.

En raison des difficultés de circulation, notamment à l’heure de pointe le matin, le temps d’accès de la banlieue à Paris conditionne la disponibilité de taxis.
Des solutions doivent être apportées pour faciliter l’entrée des taxis dans Paris (voie réservée sur l’A1,…). Le développement du taxi est une solution aux problèmes de circulation intramuros.

5 - Les taxis gagnent mieux leur vie dans les bouchons car les courses sont plus longues.

Les tarifs ont été organisés dans l’intérêt des consommateurs ; plus la course est rapide, mieux le taxi gagne sa vie. La vitesse de circulation moyenne des taxis est en constante baisse. Un chauffeur de taxi réalise aujourd’ hui en moyenne 13 courses par jour alors qu’il en réalisait 20 en 1960. Les difficultés de circulation font que même aux heures de pointe, le taxi reste à vide 42% de son temps. La faible vitesse de circulation ne leur permet pas d’être toujours au bon endroit, au bon moment même si 10 000 taxis sur les 16 000 taxis parisiens sont équipés de GPS et organisés grâce aux suivis satellitaires.

6 - Le temps d’attente aux gares et aux aéroports est trop long.

Les temps d’attente aux dessertes des gares et aéroports sont, malgré les efforts réalisés, encore trop longs pour les passagers, alors que les chauffeurs de taxi eux-mêmes attendent également longtemps sur les parkings de stockage.
L’organisation des dessertes doit être améliorée et supervisée dans l’intérêt des usagers et des chauffeurs.

7 - Il y a beaucoup plus de taxis à londres qu'à Paris

Au km2, le nombre de taxis et de véhicules de petite remise est équivalent à Londres et à Paris. En effet, leur nombre est 2 fois plus élevé à Londres mais la superficie du Grand Londres est le double de celle de Paris avec sa petite couronne. Le taxi londonien est 80% plus coûteux que le taxi parisien ; les courses sont en revanche plus courtes car la circulation est beaucoup plus fluide depuis la mise en place d’un péage.

8 - Les taxis parisiens refusent trop souvent le paiement des courses par carte banquaire.

70 % des taxis parisiens sont équipés en terminaux de paiement électroniques. Mais, à la différence d’un commerçant classique, le taxi ne peut pas majorer le prix de la course car son tarif est réglementé. Or, le terminal de paiement nécessite un investissement plus important du fait de la mobilité de ce commerçant particulier.
Certaines capitales européennes (Londres, Lisbonne, …) ont ajouté un supplément carte bleue au prix des courses pour inciter les taxis à s’équiper.

9 - Les chauffeurs de taxi propriétaires de leur licence sont des rentiers.

Le prix de la licence a beaucoup augmenté ces dernières années (+ 30 % en 3 années), du fait d’une augmentation de l’attractivité du métier : reconversion ou situation d’intégration par exemple.
Etre taxi, c’est être un travailleur indépendant et exercer un métier à la pointe des innovations environnementales et technologiques avec un souci permanent du service au public.
Dans ce contexte on observe ces dernières années une nette différence entre la montée du prix des licences et les revenus des chauffeurs de taxi. Ces revenus ont progressé au rythme de l’inflation, pour une moyenne de 50 heures de travail par semaine.

10 - Le taxi, un secteur sans concurrence et donc sans innovation.

Le taxi parisien est à la pointe des technologies modernes, en avance par rapport à ce qui existe ailleurs en Europe ! Si la transmission de données et la localisation GPS sont devenues la norme pour les centraux radio des grandes capitales, ces technologies sont complétées à Paris par le GPRS, le guidage automatique d’itinéraire, la diffusion d’informations de trafic et d’activité en temps réel.
Par ailleurs, le taxi est en concurrence avec tous les modes de déplacements urbains, incluant entre autres les navettes aéroports, et les « moto-taxis » et c’est en réalité le client qui choisit.

11 - Une augmentation massive et immédiate du nombre de taxis permettra d'améliorer le service

Les embouteillages de la région parisienne et les creux d’activité rendent improductif l’impact de la hausse du nombre des taxis sur leur disponibilité. Pour 40 % d’augmentation, ce serait seulement 12 % de courses générées en plus, avec comme effet immédiat une brutale perte de revenu des chauffeurs de taxi et une paupérisation de la profession, avec comme conséquence pour le client, une baisse de la qualité du service (véhicules non renouvelés, …). Par ailleurs, cet afflux de véhicules en grande partie vides viendrait encore accroître les difficultés de circulation dans Paris.